Comment peindre la Nature après que Van Gogh lui ait donné à sa façon ses plus belles lettres de noblesse ? La tâche est ardue… C’est que son style a révolutionné la représentation paysagère. Ses touches alambiquées et soignées, maniaques pourraient-on dire, amène par leurs circonvolutions, une écriture particulière de l’image : ainsi la représentation s’enrichie, le sujet s’anime, comme si des fées venaient caresser les objets et les formes.
Dans ce petit panneau de bois peint à l’huile, j’ai souhaité représenté un paysage que j’aime particulièrement et où je vais me promener au moins une fois par mois. Situé dans la Bévéra, une ascension tonique parmi les hauts arbres de ce profond vallon, m’amène à m’extraire à l’ombre de la forêt afin d’arriver à des plateaux herbeux où je rencontre régulièrement des biches. Avant d’arriver là, le chemin longeant la pente s’extrait des arbres en direction du sud, le paysage s’éclaircit et laisse apparaitre le ciel, alors que quelques arbres accompagnent cette transition.
J’ai donc imaginé ce lieu dans une fin de jour très contrastée. Ici le ciel est d’un lapis-lazuli profond tandis que l’herbe est d’un vert franc, mais dans mon souvenir l’herbe était sèche et le ciel très clair et légèrement brumeux.